maison C | île-de-france | 2010
photographies : Daniel Moulinet
Située à une vingtaine de kilomètres de Paris, cette maison est la commande d'une famille qui avait fait réaliser son habitation précédente par un constructeur. Ils souhaitaient pour cette nouvelle maison une approche architecturale plus volontaire, dégagée des conventions, et totalement sur‐mesure. Les thèmes principaux ont été rapidement identifiés : continuités et discontinuités des espaces de partage et des espaces intimes, distances et relations visuelles entre les enfants et les parents, séquence d'arrivée et place de la voiture, intégration de la piscine. Revisitant l’architecture décomplexée des maisons californiennes, largement vitrées et adaptées au contexte des grandes banlieues, le projet scénarise les allées et venues des véhicules et met en scène la piscine au centre de la vie de famille. Sur toute la largeur de la parcelle, la silhouette horizontale de la maison vient organiser un jardin sur la partie avant et un patio sur l'arrière. L'ensemble de la maison s'intègre à la pente naturelle du terrain pour s'inscrire dans le paysage. L'ancien verger est totalement architecturé.
On découvre la maison en circulant le long du jardin avant de glisser sous le volume qui abrite les stationnements. Un escalier privé mène directement au coeur de la maison. L'arrière de la maison s’articule autour d'un patio. Cet espace protégé des vues des maisons environnantes, crée un jeu visuel entre l'espace des parents et celui des enfants. La séquence cuisine‐salle‐à‐manger‐piscine s'organise sur un axe qui relie la terrasse piscine au patio. Le salon en surplomb, vitré de part‐et‐d'autre, profite d'une vue plongeante côté jardin et d'une vue dégagée au‐dessus des chambres des enfants. Le choix d'une maison de plain‐pied offre ici, à défaut d'une grande compacité, la possibilité d’orienter toutes les pièces à vivre au sud. Les apports solaires associés sont maîtrisés l'été par l'avancée de la toiture et contrôlés par des volets coulissants extérieurs. La piscine et sa terrasse profitent également de l'exposition la plus favorable. L'eau du bassin est chauffée par des panneaux sur le toit. Une pompe à chaleur assure par ailleurs le chauffage et la production d'eau chaude de la maison. Le patio planté au nord opposé, par contraste thermique avec le sol minéral de la façade sud, favorise un rafraîchissement naturel de la maison. L'inertie importante des dalles en béton participe au confort global. Si l'architecture de la maison intègre ces dispositifs de développement durable dans sa conception, son esthétique tend à s'en affranchir, dans l'idée d'une écologie parvenue à maturité: une écologie invisible.